heart101 (e-motions & movies)

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5 Centimètres Par Seconde (Makoto Shinkai - 2007)

 

 

Quatrième film de Makoto Shinkai, "5 Centimètres par Seconde" est une longue et brillante respiration, extatique et scintillante, comme quasiment toujours chez Shinkai, qui nous dit l'histoire universelle des premières années de nos existences, celles qui nous ancrent dans l'enfance et nous emmènent en trois parties jusqu'aux débuts de l'âge adulte, une fois l'effervescence inquiète et étonnée de nos adolescences achevée. En cela bien sûr, le réalisateur, peintre et poète, ne cesse de nous émouvoir en tissant la trame miroitante de nos aspirations plus ou moins conscientes et souvent refoulées.

 

Nous avons tous découverts et été submergés par l'efflorescence des sentiments et de l'émotion amoureuse, nous avons tous été traversés par les sanglots des regrets et la tristesse achevée des mots qui ne voulaient pas venir pour dire les palpitations du coeur. Nous avons tous habité le monde étrange des parois étanches, les espaces clos qui dressent tout alentour les masques de la séparation et du repli sur soi. Nous avons tous appris et intégré les voyages circulaires et les pérégrinations tourbillonnnantes et lassantes qui dessinaient comme des sortes de labyrinthes à l'horizon de nos attentes d'un ailleurs meilleur et peut-être ultime.

 

 

 

 

En cela, et le plus souvent, un film de Makoto Shinkai peut être vécu et perçu comme une intense, paisible et soutenue respiration. Certains pourraient même y contempler la modulation idéalement et constamment renouvelée jouée par toutes les composantes de notre corps et âme. Comme s'y écrivait et donnait là à voir la grande histoire en à-plats de sons, de couleurs et d'étincelles qui donnent corps, chair et forme à quelques cartes magiques s'imprimant au coeur du coeur de nos organes et fonctions, chantant aussi bien en modes majeurs et mineurs les vivantes anatomies émotionnelles, mentales, physiques, énergétiques et spirituelles de nos vaisseaux de chair et d'os.

 

Avec toujours pour Makoto Shinkai, mais pour chacun d'entre nous sans doute aussi, cette fascination pour les étoiles, pour le cosmos, pour les nébuleuses et les nuages, pour la galaxie et le vent infini des dimensions en pleines transparences et effusions. Avec cet amour aussi pour la planète mère qui nous porte, nous enfante et nous nourrit depuis toute éternité. Avec cet émerveillement enchanté pour l'incroyable beauté du monde : le frémissement du vent dans les hautes herbes, le chant d'un oiseau au plus haut du ciel, la course des nuages dansant dans le scintillement des étoiles, les vastes perspectives et les horizons fuyants et tremblants dans la tombée du soir, le silence immense et comme conscient du cosmos qui semble là, comme à l'écoute de nos pensées et de nos émotions. Tout est vibrations, toutes choses, petites et grandes, se mettent à sonner dans le regard enveloppant de l'artiste et poète Makoto Shinkai.

 

Et on retrouvera cette palpitation calme et vibrante, célébrant la beauté du monde, en chacun des films de Shinkai, comme évidemment dans "Children Who Chase Lost Voices From Deep Below" (encore appelé "Voyage vers Agartha" - 2011), film magnifique lui aussi, avec disons plus d'action et une trame en apparence plus "classique", mais oeuvre toujours immensément et intensément baignée par le frémissement irradiant du monde, ondulant de manière quasiment extatique sous le regard de myriades d'étoiles émerveillantes.

 

Mais c'est là, pour bientôt, une autre histoire....

 

 



05/06/2017
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